Verbatim du Conseil Municipal de Fontainebleau sur la Motion Halle du Marché

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Cher tous,

Vous avez été nombreux à demander, en plus de l’enregistrement, s’il existait un verbatim des débats. Un tel document n’existe malheureusement pas et les comptes-rendus sont toujours imparfaits. En tout cas, voici un verbatim exhaustif des débats autour de la Motion de lundi soir votée en Conseil Municipal. Je laisse chacun juge des conclusions à tirer…

Préambule : Le Maire organise les débats, donne et retire la parole. Une seule prise de parole est acceptée par élu municipal, sans possibilité de répondre.

M. Valletoux lit la motion.

M. Grandjean : Bonsoir à toutes et à tous. Je suis surpris de la méthode. C’est un nouveau coup de force que vous voulez faire ce soir. Vous prenez en otage le Conseil Municipal avec cette Motion qui n’a pas été discutée, qui n’a pas été relue, qui n’a pas été débattue. C’est une volonté, une nouvelle fois, d’utiliser la manière forte. Là ce ne sont pas les bulldozers que l’on envoie, cette fois ci c’est une motion inutilement agressive, qui s’en prend à un partenaire essentiel de la Ville qu’est le Ministère de la Culture, et qui est totalement contre-productive pour Fontainebleau. Une nouvelle fois c’est un coup de force, c’est une volonté de diviser et de cliver. C’est une volonté de flatter les instincts les plus bas, une volonté de prendre en otage le Conseil Municipal. Vous avez une révélation aujourd’hui sur ce parking, sur cet aménagement de la Place qui ne faisait pas partie de votre programme en 2008. Aujourd’hui, vous tenez des propos excessifs, outranciers dans cette délibération. Sur la forme, elle est totalement inacceptable. Le minimum serait d’accepter une suspension de séance pour en débattre au sein des différents groupes. On ne peut pas gérer un Conseil Municipal de cette façon là. Le Conseil Municipal ne fonctionne plus aujourd’hui M. Valletoux, c’est évidemment. Et ça n’est pas en faisant venir vos amis comme vous le faites ce soir pour nous huer que vous allez rétablir la Concorde, le nécessaire apaisement qui doit régner à Fontainebleau. Ce genre de méthode n’est pas acceptable, je tiens à le dire haut et fort. Je refuse de prendre part à ce vote. Vous prenez en otage le Conseil Municipal, ce sont des procédés totalement inacceptables. Vous êtes responsables de la mauvaise entente, de cette division, de ce climat terrible  qui règne au sein du Conseil Municipal. Je suis à deux doigts de quitter le Conseil Municipal, il ne sert plus à rien. Le débat se retrouve aujourd’hui dans la rue, c’est pour ça qu’aujourd’hui le débat est biaisé : vous ne pouvez pas gérer la Ville de cette manière là.

C’est insultant pour les Conseillers Municipaux, comme a été insultant l’envoi des bulldozers pour les marchands forains. Ce sont des méthodes qui ne sont pas acceptables, je tiens à  le dire haut et fort ce soir.

M. Valletoux : M. Grandjean, je crois que là aussi il y a des mots que je ne peux pas laisser passer. Cette motion n’est pas du tout insultante ; trouvez moi les mots qui vous déplaisent et on en discutera. Elle est juste ferme face à une situation qui est totalement inacceptable que vous avez provoqué avec vos amis et qui est aujourd’hui intolérable pour Fontainebleau. Vous nous donnez des leçons de morale en permanence, mais si le Conseil Municipal et les débats pour lesquels vous participez assez peu depuis toutes les années où vous êtes assis à la même place, vous n’avez fait que critiquer être en permanence en contre, sans proposer le moindre début de proposition,  c’est vrai qu’aujourd’hui il faut faire des choix tout à fait clair vis à vis des autorités qui abusent de leur pouvoir.

Très clairement, sans qualifier la Ministre elle même car elle n’est pas destinataire des courriers qui m’ont été adressés, l’administration de la Culture est dans un abus de pouvoir caractérisé. La démarche que subit Fontainebleau aujourd’hui est une démarche qui étonne énormément des spécialistes de ces questions, les grands commis de l’Etat qui savent exactement comment cela doit fonctionner. Vous voulez essayer de biaiser et de trouver pour vous une possibilité de ne pas vous prononcer sur ce dossier car une fois vous êtes pour, une fois vous êtes contre. Vous êtes avec ceux qui veulent détruire et parfois vous êtes contre les bulldozers qui veulent détruire. Vous ne savez plus très bien où vous habitez mais ça ça fait longtemps que vous n’avez plus beaucoup de lignes fortes sur l’engagement qui est le vôtre pour Fontainebleau.

Ce que je veux vous dire simplement je vous bien vous donner une suspension de séance si elle vous permet d’avoir les idées au clair mais j’en doute, donc je vous donnerais 5mn pour réfléchir avec vos amis à la position que vous allez prendre. Il me semble important que face à un coup de force inadmissible de l’Administration et d’une certaine Administration, la Ville réagisse et je le fais par le biais de cette Motion. Il est tout à fait légal à un Maire de proposer au Conseil Municipal une Motion. Chacun se détermine. Ceux qui sont pour le disent, ceux qui sont contre le disent et ceux qui comme vous ont envie de fuir le débat ont la possibilité de le faire. Quant aux leçons de politesse M. Grandjean, on vous a attendu 1/4h donc n’en donnez pas, en tout cas pas ce soir.

Mme Svatek : Vous parlez de coup de force M. le Maire, on peut regretter effectivement d’avoir à prendre cette Motion ce soir. Ce que vous avez qualifié de coup de force du Ministère a quand même été déclenché par le premier coup de force, le vôtre. Je rappelle quand même que la méthode, après l’information aux Bellifontains, après avoir déposé dans chaque boîte aux lettres une plaquette d’information décrivant le processus, comment ça allait arriver, après avoir expliqué aux commerçants comme ils allaient être installés sur Boufflers en septembre et que la démolition de la Halle ne se ferait qu’après que les conditions d’installation de ces commerçants soient assurés, vous avez fait un coup de force qui a choqué bon nombre de Bellifontains et quelle que soit l’opinion qu’on ait sur la démolition ou non de la Halle cela n’est pas le sujet. Bon nombre de Bellifontains complètement pour le projet ont été choqués. Cette procédure de classement ne relève et n’est tombé que suite au coup de force que vous avez provoqué, ce qui est bien dommageable.

Je rappelle néanmoins que nous n’étions pas contre la démolition de la Halle, nous étions pour le projet tel que nous l’avons présenté aux Bellifontains en 2008, tel qu’en tant qu’adjointe au commerce à l’époque je l’ai présenté aux commerçants. Il s’agissait de travaux lourds certes, nécessitant de l’accompagnement, mais c’était surtout et cela ressortait des ateliers de concertation, où il y avait une construction de la Halle et une démolition de l’existante après, c’est à dire que l’on accompagnait complètement tout en restant sur place. Je rappelle aussi qu’à cette époque nous n’étions pas encore rentré dans la crise économique. Or, vous avez changé complètement la configuration du projet et vous avez en cela déstabilisé les procédures de concertation qui ont eu lieu entre 2007 et 2009, pour arriver à un permis de démolir entaché d’illégalités. Vous le saviez, on vous avait averti. Il y a eu des recours et nous pensons que c’est face à la sanction du juge vis à vis des irrégularités que vous avez commises, que vous avez décidé de commettre ce coup de force. Malheureusement pour Fontainebleau, la procédure de classement est arrivée, il faut en prendre la responsabilité.

M. Valletoux : Non mais attendez, on tombe sur la tête. Les bras m’en tombent.

M. Laprée : Je vais reprendre un petit calendrier qui est beaucoup plus simple. Vous parlez de coup de force : moi je n’ai pas de problème à l’assumer comme tel. C’est pas élégant éventuellement, c’est pas facile à prendre cette décision mais c’est à l’unanimité que la Majorité a pris cette décision. Maintenant, elle s’explique.  ON est dans une terre de recours, cela fait très longtemps qu’il y a eu un certain nombre de recours. Le Maire a expliqué tout à l’heure que le référé avait été assez clair ; il n’est pas revenu sur la légalité de l’autorisation à détruire. Une fois cette autorisation acquise, avec l’assentiment des Bâtiments de France qui sont la voix du Ministère de la Culture, une démarche a été prise. On sent bien que les oiseaux tournaient autour et qu’avec des petites manigances à la fois politiques, aussi bien dans un clivage droite-gauche que dans un clivage d’ex-majorité, de positionnement des uns et des autres et y compris de Mme Champetier de Ribes qui a agité tous ses réseaux pour faire monter un certain nombre de gens, il y a un moment où chacun prend ses responsabilités. Dans la terre de recours où on ne peut plus avancer, oui nous avons pris nos responsabilités. Je n’en suis pas particulièrement fier car on s’est démenti vis à vis d’un certain nombre de personnes. Mais il y a un moment où cette Ville doit envisager de muter, envisage de se porter vers l’avenir et donc effectivement on y est allés.

On y est allés en connaissance de cause : on savait aussi qu’on aurait deux heures, trois heures, avant qu’éventuellement un acte  du Ministère de la Culture vienne dire « attention, stop » parce que c’était vraiment ce qui était dans l’antichambre, évidemment. Mais il y a un certain nombre de personnes qui se sont impliquées plus que d’autres, qui sont autour de cette table, voilà. Et qui  sont allés à l’encontre d’un chantier public avec les conséquences que ça peut avoir. Maintenant chacun s’assume mais je le redis. Honnêtement, c’était compliqué à prendre comme décision. Donc arrêtez de diaboliser. A un moment nous aussi on peut avoir une conviction, c’est la conviction que Fontainebleau peut être capable de porter un grand projet et avancer malgré toutes les bonnes ondes qu’émettent les uns et les autres.

M. Valletoux : Deux, trois points parce que vous présentez les choses de manière totalement abracadabrantesque. Je rappelle que c’est un chantier de démolition tout à fait légal qui a reçu un permis de démolir qui a été légalisé, qui a été examiné par un Tribunal Administratif, celui de Melun, dans une décision qui a été rendue fin janvier / début février, qui a repoussé tous les arguments du requérant. Il avait fait l’objet d’un avis favorable de l’Architecte des bâtiments de France qui est l’autorité légale pour assurer et signer au nom du Ministre de la Culture les permis de construire et de démolir. Que c’était un chantier qui avait fait l’objet d’un affichage tout à fait légal. En toute légalité, les engins ont voulu intervenir. Que quelques personnes, dont vous, aient trouvé bon d’entrer sur un chantier qui était légal pour en empêcher le bon déroulement, comme le dit Jean Christophe Laprée chacun s’assumera. Et chacun doit s’assumer de manière transparente vis à vis des Bellifontains. Il y avait un projet qui n’a pris personne en traître, on en discute depuis des années. Je rappelle que les 3 architectes qui ont travaillé dans les années 2006-2007 ont tous les trois posé la démolition de la Halle comme condition pour retrouver une grande place de coeur de ville et un espace urbain qui permette des fonctions urbaines nouvelles, un espace de centre-ville retrouvé et une extension des capacités de stationnement. Que l’AVP de ce projet a été voté ici même en Conseil Municipal et je crois même que vous l’aviez voté au mois de mai 2012. Donc on n’a pris personne en traître. En application de ce projet voté par le Conseil Municipal, discuté depuis des années, voté au mois de mai 2012, un permis de démolir a été notifié en octobre 2012. Et on parle d’un chantier de démolition qui devait être en mars 2013. Dites moi où est le coup de force ? Je pense que le coup de force c’est de la part de ceux qui ont fait obstacle à une application totalement légal d’un déroulement de chantier. Alors, après vous me dites il y a des recours qui faisaient que votre permis était illégal. Non mais attendez, le permis de démolir a été examiné par un Tribunal qui l’a validé. Et quant au recours sur le fond que vous évoquez, ça aurait mis 2 ans, 3 ans, c’est le temps du Tribunal Administratif pour statuer. Vous connaissez non seulement les délais mais vous connaissez aussi même les conclusions de ces Tribunaux donc vous êtes encore plus forte que tout le monde. Ce que dit M. Laprée est vrai : il y a un moment il faut vous assumer Mesdames et Messieurs de l’opposition. Dites aux Bellifontains ce que vous avez fait le jour du chantier de la démolition. Dites tous les recours que vous ou votre famille posez contre les projets. Je vais prendre un exemple des cinémas : la maman de M. Bosq, avec le mari de Mme Svatek et la maman ou le papa de M. Thoma qui sont dans l’association des cinémas de centre-ville.

M. Thoma : Il ne faut pas dire n’importe quoi M. le Maire. Vous divaguez vraiment.

M. Valletoux : Ah non je confonds avec votre association Fontainebleau Citoyens.

M. Thoma : A-t-elle fait un recours cette association ?

M. Valletoux : Alors, la maman de M. Bosq (voix dans la salle « c’est minable »), vous n’aimez pas qu’on dise la vérité je suis désolé c’est comme ça et vous allez m’écouter jusqu’au bout en plus. J’essaie d’expliquer aux Bellifontains la vérité de cette Ville. Alors le cinéma sur le Bréau a fait l’objet d’un premier recours, je crois que c’était vous M. Thoma qui l’aviez fait au mois de février, je me trompe ou pas ?

M. Thoma : Oui vous vous trompez.

M. Valletoux : Vous avez perdu.

M. Thoma : Vous vous trompez M. le Maire.

M. Valletoux : Vous n’avez pas fait un recours en référé contre la Halle de Villars ?

M. Thoma : Non, non.

M. Valletoux : On vérifiera. L’association (ACCVF) a fait un premier recours devant la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) qui a été perdu.

M. Thoma : M. le Maire, une CDAC n’est pas un recours, c’est une procédure normale, donc ne dites pas n’importe quoi.

M. Valletoux : D’accord. Alors vous avez fait un recours en Commission Nationale d’Aménagement Commercial (CNAC) et je vous ai même croisé ce jour là.

M. Thoma : M. le Maire, une CDAC est une procédure normale d’autorisation qui fait ensuite l’objet d’un appel devant ce qu’on appelle devant la CNAC.

M. Valletoux : M. Thoma, vous n’avez pas m’apprendre le droit quand même.

M. Thoma : Excusez-moi mais vous avez dit deux aneries juste avant.

M. Valletoux : Bien sûr, bien sûr. Et si c’est pas votre père, c’est votre mère. Bien sûr.

M. Thoma : En même temps dans la salle, mes frères et soeurs à moi ne sont pas là… Est-ce qu’on peut parler de la motion de démolition de la Halle ?

M. Valletoux : Je voulais simplement dire que dans ce climat que vous instaurez, je pèse mes mots, de recours permanents, de guérilla permanente, c’est vrai que nous avons pris la décision comme l’a très bien expliqué Jean Christophe, à partir du moment où les choses étaient légales, de vouloir entamer un chantier de démolition qui permettait à notre centre-ville d’ouvrir une ère nouvelle. Ce chantier a été entravé de la manière dont on sait et aujourd’hui fait l’objet d’une procédure qui n’est en rien la conséquence des bulldozers arrivés à 15h. Je mettrai toutes les pièces de manière publique à tous les courriers adressés par les uns et par les autres pour demander depuis des mois et des mois au Ministère une instance de classement. Et la proposition n’est pas nouvelle. Ce dossier je l’ai aperçu quand je suis allé au Ministère de la Culture. Vous ne ferez croire à personne qu’entre un chantier qui démarre à 15h et une instance de classement qui arrive à 21h que dans ces heures là le Ministère se pose la question. Cela fait des mois qu’il était harcelé par des gens qui demandaient dont vous mêmes – Mme Svatek intervient pour dire « Ah non, non, non » – dont le président du Syndicat des forains. Ca fait des mois et des mois que le Ministère a été harcelé de demandes d’autorisation de classement. Et puis effectivement j’ai reçu un appel du Président du Conseil Général (Vincent Eblé) qui est le seul qui dans cette affaire m’a appelé pour assumer sa décision. C’est le seul pour l’instant. Il m’a appelé le soir même à 22h pour me dire Voilà, M. le Maire, cher Frédéric, je tiens à te dire que j’ai beaucoup oeuvré avec, m’a-t-il dit, je ne sais pas si c’est vrai, tes opposants de droite, depuis 48h, pour que la Ministre prenne cette décision d’instance de classement pour des raisons qui sont architecturales (M. Grandjean intervient pour dire « C’est le corbeau ! »). Voilà comment les choses se sont passées. Maintenant je mets tous les éléments sur la table, les Bellifontains jugeront et puis terminé on va maintenant discuter de la séance. Comme M. Grandjean a demandé 5mn pour réfléchir en groupe. Vous voulez toujours l’interruption de séance M. Grandjean ? C’est 5mn pas plus

M. Thoma : On peut faire une petite intervention  sur la Halle ?

M. Valletoux : Non c’est bon vous avez parlé.

M. Drouin : Bonsoir tout le monde. Je voudrais simplement poser deux trois petites questions. D’abord premièrement pour vous dire un mot de la Motion sur laquelle je partage l’opinion de mes collègues en disant que c’est une Motion qui arrive quand même un petit peu tard et qu’on aurait pu en discuter avant. Et j’avais une question concernant la demande d’annulation sans délai de la procédure de classement : quel est l’impact juridique d’une telle Motion ? Est-ce qu’on a déjà des exemples dans d’autres villes et quel est l’impact au delà de l’affichage du mécontentement ou du contentement peu importe ? Est-ce qu’il y a des effets possibles ? Deuxièmement, je dirai que je n’apprécie pas trop de me faire  siffler quand je rentre dans la salle du Conseil Municipal. Je trouve qu’il y a beaucoup de noms qui sont cités dans la presse ; la République a cité beaucoup de noms, a fait beaucoup d’attaques personnelles. On peut s’abstenir de faire des attaques ad hominem en permanence et parler un petit peu plus du fond des dossiers. Je pense que ce serait mieux pour tout le monde. Vous parlez de guérilla permanente, M. Laprée a cité Mme Champetier de Ribes. On s’aperçoit que ce ne sont pas les petites mains de Fontainebleau qui provoquent un classement, cela est quand même pris à haut niveau. On ne peut pas croire que les petites mains de Fontainebleau arrivent à faire bouger le Ministre à 21h le soir. Vous avez que M. Vincent Eblé s’était opposé à la destruction de cette Halle. Je répète que je souhaiterais qu’il y ait un petit peu moins d’attaques personnelles et je partage l’avis de M. Grandjean moi je suis aussi à deux doigts de démissionner de ce Conseil Municipal. Car au dela des querelles je dirai normales du Conseil Municipal, il y a beaucoup trop d’attaques ad hominem, on ne reste pas sur le fond des dossiers mais à la superficie des choses. Bilan des courses on est dans une Ville où tout le monde se dresse les uns contre les autres, c’est un petit peu dommage.

Mme Cauret : Bonsoir à tous. Je partage l’écœurement de M. Drouin quant au climat qui règne dans ce Conseil Municipal. Je partage également ses doutes quant à l’utilité d’une telle Motion et j’aimerais savoir ce que vous comptez faire au delà de cette Motion qui me paraît parfaitement inutile si ce n’est pour décharger la pression de votre côté sans doute ?

M. Valletoux : Non ça va, la pression je la gère. Une Motion c’est un acte tout aussi symbolique que j’allais dire, c’est une prise de position publique du Conseil Municipal. On pourrait rêver d’une Motion votée à l’unanimité elle pèserait. On pourrait penser que les uns les autres partagent ce même point de vue vis à vis de la seule question qui vaille « Est-ce qu’il faut classer cette Halle qui va remettre en cause l’ensemble de ce projet qui a mûri avec les Bellifontains pendant tant d’années ? Ou est ce qu’il faut aller vers un classement de cette Halle avec toutes les conséquences que ça va avoir ? » Je ne sais pas si tous ceux qui bataillent depuis des mois ont réfléchi aux conséquences d’un classement d’un édifice comme celui là mais je pense qu’on est loin de les découvrir et de les connaître dans leur ensemble. Une Motion c’est une protestation peut être plus appuyée qu’un simple courrier parce que c’est un acte pris par un Conseil Municipal dans des conditions de majorité qu’on verra. Ca n’a pas plus de valeur qu’une pétition, qu’une manifestation. C’est une manière de s’exprimer parmi d’autres et c’est pas sur le seul fait de cette Motion ou pas que nous emporterions la donne. C’est un acte supplémentaire à verser à la protestation que je souhaite voir monter de Fontainebleau pour bien faire comprendre à la Ministre, qui pour moi ne s’est pas penchée sur le sujet, que sans doute là il y a un acte de régression inutile vis à vis de Fontainebleau. Que Fontainebleau se rêve un autre avenir. Que le débat c’est pas la Halle en soi, positionnée ailleurs ou pas. Peut être que cette Halle qui est là depuis 70 années on continuerait à l’accepter, c’est pas le sujet. Le sujet c’est que derrière il y a une Requalification de l’ensemble du Coeur de Ville, qu’il y a une remise à plat du stationnement, qui a été faite en parfaite harmonie, c’est ça qui est étonnant, avec le Château depuis des années. Le Château a un développement qui est fort et il a trouvé dans la Municipalité un partenaire qui acceptait de gérer pour lui la politique de stationnement. Quand on dit à un Palais vous allez passer de 400 000 à 800 000 visiteurs, les gens ne viennent pas en ballon. Ils viennent assez peu en train, un peu moins en bus, ils viennent surtout en voiture. Sauf que le Palais, parce qu’il est fait de cette manière là, parce qu’il est inséré de cette manière là dans la Ville n’a pas d’espace pour accueillir de parkings. Et le Ministère de la Culture n’a pas de budget pour construire des parkings. Donc il faut bien, si on veut aller vers un destin de développement commun, qu’on partage ces objectifs là et qu’on prenne notre part de la charge. La part de la charge pour Fontainebleau c’est de déployer une politique de stationnement. Sauf qu’une politique de stationnement, il faut bien qu’on gère avec les espaces fonciers qu’on a et vous les connaissez parfaitement. Ils sont contraints, Fontainebleau étant une clairière au milieu d’une forêt. Donc il faut qu’on réfléchisse au développement du stationnement sur du souterrain et partout où c’est possible. Aujourd’hui on avait un projet qui permettait ce parking supplémentaire, financé par un partenaire privé, tout avait été signé et ce qui est incroyable, c’est qu’à toutes les étapes de cette délégation de service public, l’Etat a été associé. Le préfet, sous-préfecture, Architecte des Bâtiments de France ont toujours validé ce processus. Aujourd’hui, patatrac, tout tombe car cette instance de classement tombe j’allais dire presque du ciel. Malheureusement, elle n’est pas tombée toute seule, certains l’ont souhaité et j’aimerais bien que ceux qui l’ont souhaité ardemment l’assument et que personne ne se cache derrière son petit doigt. Cette Motion il faut la prendre ce soir, c’est en ce moment que le débat se fait, c’est en ce moment aussi que du côté du Ministère de la Culture ils ouvrent aussi le dossier. J’ai été reçu par le directeur du Patrimoine. J’ai demandé un RV à la Ministre, pour l’instant elle doit considérer qu’elle a autre chose à faire ou je ne suis pas assez important parce que pour l’instant je n’ai toujours pas de RV. Donc je me contente des interlocuteurs désignés, je rencontre des fonctionnaires mais c’est vrai qu’ils découvrent « Ah bon y’a une délégation de service public. Ah bon y’a des engagements financiers. » Je suis sidéré par l’état de méconnaissance de mes interlocuteurs parce qu’ils découvrent sans s’être posé la question. Alors qu’ayant voté l’AVP au mois de mai dernier avec des avis conformes des ABF depuis des mois et des mois, car je rappelle que l’ABF a participé à tous les comités de pilotage de ce projet coeur de ville depuis 5,6 ans. Tout  à coup on a des interlocuteurs qui tombe de la Lune et effectivement découvrent les différentes facettes du projet. Alors malheureusement si cette instance de classement devait aller jusqu’au bout, c’est les Bellifontains qui vont payer l’addition. C’est les Bellifontains qui vont payer l’addition des projets qui ne sont font pas. C’est les Bellifontains qui vont payer l’addition aussi de leur laisser un Monument Historique qui effectivement devra être entretenu mais certainement pas à 100% par le Ministère de la Culture. Allez dans n’importe quelle Ville de France où l’Etat a classé un bâtiment, certes il accompagne par les subventions mais elles ne couvrent jamais la totalité des dépenses nécessaires. La dépense résiduelle ce sont les Bellifontains qui devront la porter. Nous aujourd’hui, nos enfants demain, nos petits enfants après demain. Vous pourrez être fiers de la manœuvre.

M. Drouin : Merci M. le Maire. J’ai deux questions : comment se fait il que cette instance de classement n’ait pas été demandée avant ? Comment se fait il qu’on se retrouve avec cette possibilité au dernier moment, d’un plantage direct ? Pourquoi ça n’a pas été envisagé lors des discussions avec les Bâtiments de France et demandé d’avance ? Deuxième question, qu’est ce qui a poussé M. Vincent Eblé à intervenir comme ça sur ce projet là en particulier ?

M. Valletoux : M. Eblé, je ne vais pas répondre à sa place, ce serait intéressant qu’il s’exprime. Parce que s’il pense que c’est un bien pour Fontainebleau, qu’il vienne le dire aux Bellifontains en quoi son projet est un bien pour Fontainebleau. Je serai très heureux d’entendre ses arguments et je ne vais pas dévoiler ce qu’il m’a dit au téléphone, je préfère qu’il vienne le dire directement et s’en expliquer directement auprès de la population. Ça c’est la première chose. La deuxième chose, bien sûr qu’on était au courant des discussions, qu’il y avait des courriers qui arrivaient, des demandes de certains, pour demander le classement. J’en parlais avec la Préfète, avec d’autres qui sont en lien au niveau local. Personne ne s’attendait à ce qu’effectivement, de manière aussi brutale, sur un projet qui date depuis des années et donc les perspectives qu’il a depuis des années pour qu’une décision aussi brutale intervienne de cette manière là. Je le redis, pour en avoir discuté avec des hauts –fonctionnaires qui ont exercé des responsabilités importantes au Ministère de la Culture, qui pour certains exercent encore des responsabilités importantes, c’est du jamais vu ce qui nous arrive. Normalement, au minimum, on prend son téléphone, la veille, on envoie un jeune chef de cabinet ou attaché parlementaire pour dire « Écoutez M. le Maire on a un gros problème. On s’apprête à prendre dans les 24h un arrêté qui pose un souci. » et à partir de là on trouve des solutions. Je n’ai reçu aucun coup de fil. Le seul coup de fil que j’ai reçu, c’est celui de M. Eblé qui n’est pas mandaté pour parler au nom de la Ministre. Tout ça s’est fait dans une désinvolture vis-à-vis de Fontainebleau qui est sidérante et, je peux vous le promettre, sidère les gens qui connaissent le fonctionnement de la machine d’Etat. Malheureusement, ça tombe sur nous mais c’est du jamais vu. Quant à l’administration d’Etat, le Préfet était parfaitement au courant depuis des semaines des travaux que nous avions envisagés. L’administration d’Etat était parfaitement au courant de l’intervention des bulldozers. Sur la Motion, on dit 5mn de suspension de séance.

M. Junguenet : Je vais détendre un tout petit peu l’atmosphère. Je ne me sens pas trop stressé par ce type de Motion. Je suis personnellement favorable à la destruction de cette Halle et, à partir de ce moment là, tous les autres sujets, classement pas classement, sont effectivement accessoires pour savoir si on est pour ou contre la destruction. C’est vrai que si la question est « Est-ce que l’on s’oppose au classement ? », à partir du moment où je vous indique que je suis favorable à la destruction, si je suis favorable à la destruction je m’oppose au classement. Quant à la demande d’annulation sans délai de la procédure d’instance de classement, c’est la même réponse qu’à la première question. Maintenant, il faut aussi reconnaître que l’on ne peut pas tout à fait, et je remercie M. Laprée d’avoir eu l’honnêteté intellectuelle de reconnaître qu’il y a quand même une certaine brutalité, une grande émotion, le jour J, juste après le Marché, et puis, en un mot, une grande surprise, les uns et les autres ne sachant pas exactement quoi faire. Moi je dois dire, un peu comme aujourd’hui, qu’empêtré dans les bouchons parisiens pour mes activités professionnelles et je tenais à m’excuser pour mon retard, je ne me suis pas enchaîné aux grilles du chantier mais il faut quand même constater qu’il y a eu une certaine émotion et au delà une certaine stupeur. Chacun avait reçu dans sa boîte aux lettres le petit fascicule où vous nous aviez rassurés sur le planning. Tout cela devait se faire en août ou en septembre 2013 et on peut comprendre, je ne dis pas que je l’accepte, une certaine panique, un désarroi des riverains, voire même des forains qui étaient présents sur ce Marché. C’est vrai qu’aujourd’hui, vous parlez d’heure de vérité, moi je parlerai d’une chose : je suis favorable à la destruction de ce bâtiment. On a quand même un patrimoine plus sympa dans Fontainebleau que celui là. Vous connaissez aussi ma prise de position sur un autre bâtiment auquel je tiens beaucoup qui est le Mess des Officiers. Quand je vois ce qu’on est capable de faire du Mess des Officiers, je me dis qu’on pourrait se débarrasser de cette Halle du Marché et essayer de sauver cet hôtel particulier qui est quand même en mauvais état. Il ne faut pas non plus que le choix soit un référendum pour ou contre la méthode, pour ou contre tel ou tel homme, et vous comprenez bien qu’avec les propos que je tiens, je ne suis pas contre cette Motion. Maintenant, c’est difficile compte tenu de cette ambiance, cette tension, la façon dont les choses sont présentées, d’applaudir des deux mains en disant « Allons y M. le Maire vous avez raison ». On n’est pas non plus dans un référendum pour ou contre M. Valletoux. Le sujet c’est la Halle du Marché de Fontainebleau. Je tenais à préciser ma pensée ; je ne suis évidemment pas contre cette Motion mais c’est assez difficile pour moi, parce que je ne fais pas partie forcément de votre club même si nous partageons un certain nombre d’avis sur Fontainebleau et que j’ai participé à des bureaux pour essayer de faire avancer Fontainebleau, c’est pas forcément aisé ce soir de voter pour cette Motion alors même que je suis pour les deux points de cette Motion. J’espère que mon intervention est claire.

M. Valletoux : Elle l’est, elle l’est. D’une dernière phrase, je voudrais moi aussi peut être insister. Bien sûr que j’ai conscience de la brutalité d’une scène de démolition quelle qu’elle soit. Vous allez dans une Ville qui refait des quartiers, vous détruisez une Tour qui a été habitée pendant des dizaines et dizaines d’années, c’est toujours brutal même si la démolition était annoncée. Sauf qu’il y a aussi une autre dimension à ce climat surréaliste entretenu par certains qui est une dimension de déchainement, d’acharnement juridique qui fait, en effet, qu’il faut essayer de desserrer l’étau. On peut à l’infini causer sur la méthode mais il n’empêche que sur le fond, c’était un chantier qui était tout à fait légal, les personnes intéressées, notamment toute l’Administration d’Etat, était parfaitement informée et avait validé la méthode, prête à intervenir et notamment la sécurité publique avait interpellé sur la dimension de sécurité publique. A partir du moment où vous avez des gens qui poussés par les uns et par les autres, nous annoncent que le jour de la démolition, ils s’attacheront aux piliers de la Halle, ils feront tout pour gêner le chantier, certains responsables de sécurité publique, à juste titre, ont craint des débordements sur un chantier qui était compliqué si on avait annoncé la démolition trop longtemps à l’avance. Donc effectivement, c’est pas un arbitrage simple. Il y a des moments dans la vie où on prend des décisions plus faciles. Celui là était compliqué. Et d’ailleurs je remercie mon équipe d’avoir partagé avec moi cette décision et de l’avoir à l’unanimité entérinée à mes côtés et la porter aujourd’hui. J’ai tout à fait conscience pour reprendre le propos de M. Laprée que ce n’est pas une décision qui est facile. Néanmoins, si on veut avancer dans ce climat que certains entretiennent, il faut parfois essayer de brusquer les choses. Aujourd’hui, ce n’est plus le sujet. Le sujet est celui du classement ou non de la Halle.

Mme Fournier : Moi ce qui me gêne dans votre Motion, c’est les mensonges. « Un permis de démolir délivré en bonne et due forme le 10 octobre », ce n’est pas vrai. J’ai des lettres de la sous-préfecture qui m’a donné les papiers qui ont été jointes à la délibération (sur l’AVP). Dedans, c’est une note de synthèse et dans cette note de synthèse il n’est pas marqué la démolition de la Halle. Alors, ne dites pas qu’on a voté au Conseil Municipal cette démolition. Ce n’est pas vrai. C’est un mensonge, ça ça me gêne dans votre Motion. Après vous mettez « on a travaillé 6 ans avec la population », ce n’est pas vrai, vous avez mis la population devant le fait accompli. Ces choses là me gênent beaucoup dans votre Motion je tenais à vous le dire.

M. Valletoux : Mme Fournier, un permis de démolir porte bien son nom. Qui cacherait le fait qu’on veut démolir ?

Mme Fournier : Le Conseil Municipal est là pour justement en débattre. Vous saviez très bien que vous pouviez le passer puisque de toute façon vous avez la majorité. Je ne vois pas pourquoi vous ne l’avez pas fait en bonne et due forme.

M. Valletoux : Mme Fournier, il a été fait en bonne et due forme. Si la préfecture avait voulu déférer cet acte, le sous-préfet avait deux mois. Ils le font parfois lorsqu’il juge qu’un acte est illégal. Est-ce que le préfet l’a déféré ?

Mme Fournier : Le préfet n’avait pas les renseignements pour le déférer justement.

M. Valletoux : Le Tribunal Administratif a été saisi, a relu toute la procédure et a jugé la procédure conforme. Là aussi ils sont passés à côté ? On ne peut pas laisser dire n’importe quoi.

Mme Fournier : Je n’aime pas les mensonges.

M. Thoma : Quelques éléments pour reprendre ce qui été dit. Tout d’abord, sur la stationnement, je ne pense pas que ce soit avec un parking de 177 places en plus en souterrain et en supprimant 140 places de surface, c’est-à-dire 37 ou  40 places de gagnées, que l’on va faire la révolution. Surtout que ça n’est certainement pas le vendredi matin que les touristes visitent le plus le Château de Fontainebleau. Deuxième information, M. Laprée nous a dit que la Municipalité savait qu’il y avait des choses dans les tuyaux du côté du Ministère de la Culture. Très bien, dont acte. Ce n’est effectivement pas ce qui est marqué dans la lettre d’information spéciale distribuée à tous les Bellifontains. En fait, on a l’impression dans votre lettre qu’à ce moment là que vous découvrez, que le Ministère de la Culture décroche son téléphone, ou plutôt envoie un fax et vous informe qu’il y a une procédure d’instance de classement. Vous saviez quand même que s’il y avait des personnes qui s’activaient ; vous avez cité Mme Champetier de Ribes, je pense qu’il y a la SPPEF qui effectivement est citée dans le recours, j’imagine que vous pensez à d’autres personnes. Honnêtement, cela m’étonnerait que M. Eblé vous ait parlé de nous car je n’ai pas le numéro de la Ministre de la Culture et je n’ai pas de contacts avec les cabinets socialistes. Au delà de cela, sur le fond, Mme Fournier, que l’AVP de mai 2012 ne comportait qu’une note de synthèse et ça on vous l’a dit M. le Maire. On vous l’a dit en décembre dernier donc il ne faut pas être surpris. Vous nous disiez à cette époque là, notamment M. Laprée dans la presse, le permis de démolir est contenu dans l’AVP. Très bien mais si effectivement l’AVP n’a pas été voté, il y a un tout petit souci. Et si la préfecture l’a laissé passer, cela n’est pas pour autant que l’acte est en lui-même légal. Quand bien même, ce n’est encore pas le débat. Ce qui me paraît plus important c’est la crédibilité de la parole publique, la crédibilité de votre parole vis-à-vis des Bellifontains. La semaine passée, une semaine avant la démolition de la Halle, vous receviez les commerçants, il y en a quand même 450 à Fontainebleau ainsi que 150 forains et le Marché fait vivre 450 emplois donc cela fait quand même beaucoup beaucoup de monde et on sait que sans l’activité commerciale Fontainebleau n’est pas grand-chose, pour leur dire droit dans les yeux « De toute façon, ne vous inquiétez pas, le Marché ne sera déplacé qu’une fois les travaux d’installation à Boufflers réalisé, ne vous inquiétez pas tout ceci aura lieu cet été quand les Bellifontains sont en vacances et que de toute façon vous faites moins de chiffre d’affaires. Ne vous inquiétez, je vous le garantis, tout ceci je vous le signe noir sur blanc. ».

M. Valletoux : Je n’ai pas dit ça comme ça.

M. Thoma : Peut être pas comme ça, vous ne l’avez peut être pas signé noir sur blanc. Une semaine après vous envoyez les bulldozers et, je vous rappelle quand même ce qui constitue à mon sens une petite mesquinerie, après avoir fait payer aux forains leur droit de place pour le mois de mars. Vous avez fait payer aux gens tout leur droit de place pour le mois de mars alors que vous saviez que l’après midi même vous alliez les éclater entre la Place d’Armes pour les non alimentaires et la Place de la République pour les alimentaires. C’est suicidaire pour le Marché. Vous aviez envisagé, vous aviez chiffré ou fait une étude d’impact pour savoir combien les commerçants allaient perdre de chiffre d’affaires ? Combien d’emplois allaient être perdus ? Nous quand on a été appelé par les commerçants qui nous ont dit « On est en train de détruire notre outil de travail, on nous avait dit que ce serait en août et finalement la Mairie envoie les bulldozers. », forcément on est venus M. le Maire. Et le premier réflexe que j’ai eu, souvenez-vous, je vous ai appelé. Et qu’est ce que vous m’avez répondu plutôt que dire « Je vais venir discuter et dialoguer » ? Vous m’avez demandé si j’avais bu ! Vous trouvez ça raisonnable comme attitude ? Devant témoins M. le Maire ! Ca vous fait peut être rire mais moi ça ne me fait pas trop rire. Et ensuite, comble de l’élégance, votre 1er adjoint que je croise sur le Marché le vendredi, je lui dis « Bonjour. » comme on se dit entre élus civilisés, et il me répond « Salopard ! ». Vous trouvez ça normal dans une Ville qu’il y ait un tel climat ? Vous trouvez ça normal ? Si vous trouvez ça bien, vous me le dites. Je vais quand même terminer parce que je n’ai pas terminé sur le fond. Si vous aviez détruit à l’été 2013 comme cela avait été annoncé, JAMAIS vous n’auriez eu de problèmes. Les commerçants étaient d’accord, les forains étaient d’accord, les Bellifontains étaient d’accord. Et même nous on était d’accord ; on avait entendu le fait M. le Maire que vous ne souhaitiez pas…

M. Valletoux : Vous racontez des histoires, c’est bien, c’est bien. 24 ans et autant d’aplomb.

M. Thoma : Déjà c’est 25 et secundo l’écriture de l’histoire vous en connaissez un rayon. Si je peux terminer.

M. Valletoux : Allez-y, allez-y

M. Thoma : …Secundo donc, vous aviez refusé notre proposition  qui reprend, comme Mme Svatek l’a dit, notre programme de 2008, celui qu’on a porté ensemble devant les Bellifontains, à savoir construire une nouvelle Halle avant de détruire l’existante. Alors certains penseront que ça n’a pas d’importance mais pourquoi ça en a ? Quand vous déménagez les locaux d’une entreprise, vous ne mettez pas les gens à la rue pendant 3 mois avant de trouver de nouveaux locaux. L’intérêt d’avoir une Halle d’abord, c’est d’avoir une continuité de l’activité économique. Est-ce que vous comprenez le terme « continuité de l’activité économique » ? C’est-à-dire qu’une Halle pour un marché, ça procure un avantage par rapport aux autres Marchés. A Montereau, où vous allez régulièrement en ce moment, les commerçants du Marché de Montereau demandent une Halle. Pourquoi ils demandent une Halle ? Tout simplement parce que quand vous avez une Halle, ça vous permet, quand il y a 140 jours de pluie par an comme à Fontainebleau, de venir faire votre Marché à l’abri. Si ça ne vous intéresse pas et que vous pensez que ce n’est pas utile, dites-le ! Pourquoi sur la maquette que vous avez fait construire la Halle est le seul élément amovible de la maquette ? Expliquez nous. Expliquez nous pourquoi sur les panneaux qui sont sur la Place de la République, il n’y a pas marqué à un seul endroit qu’il y aura une nouvelle Halle ? Expliquez nous pourquoi le mercredi 6 mars, soit le lendemain de votre coup de force, votre 1er adjoint reçoit les riverains du Bellifontain et leur dit « Ne vous inquiétez pas, de toute façon, la nouvelle Halle ne sera jamais construire. ». Expliquez nous pourquoi ! Alors forcément, on n’a pas confiance en vous M. le Maire. Vous avez menti aux Bellifontains, vous mentez à cette Assemblée et vous continuez à le faire. Alors celui qui raconte des histoires, c’est certainement pas moi. Merci.

M. Valletoux : M. Thoma, deux trois points. Oui effectivement, il a toujours été envisagé que le Marché déménage au mois de juillet. Ca n’a pas changé. Si je l’ai dit, aux commerçants que j’ai reçu, je leur ai dit la vérité puisque effectivement, pendant les travaux de démolition qui devaient durer deux semaines et demi…

M. Thoma : Ils auraient été à la rue.

M. Valletoux : … Le marché aurait cohabité sur la Place de la République en marge des travaux, et les forains n’auraient pas été déménagés. Le déménagement en tant que tel, il a toujours été prévu qu’il soit cet été.

M. Thoma : Y compris pour les non-alimentaires M. le Maire ?

M. Valletoux : Vous confondez Conseil Municipal et cour de récré. Vous adoré ça. Vous vous tirez vers le bas en permanence. Calmez-vous parce que vous êtes dans le même état que le fameux coup de fil que vous m’avez passé. J’ai cru que vous aviez bu ; vous étiez totalement surexcité. Vous étiez en train de bafouiller, les phrases ne se terminaient pas, il y avait du bruit autour de vous, vous étiez comme transporté. Donc effectivement je vous ai très gentiment demandé si vous n’aviez pas bu. Au téléphone ça donnait cette impression.

M. Thoma : C’était très gentil effectivement !

M. Valletoux : Oui j’avais oublié effectivement ce fameux coup de téléphone. Ne recommencez pas. Quant à la continuité de l’activité économique, quelle belle supercherie. C’est les forains eux-mêmes à qui on a démontré que de construire une Halle alors qu’on n’avait pas détruit l’autre, pour ensuite les mettre sous la Halle pour détruire l’ancienne, c’était strictement impossible à moins, leur ai-je demandé, que vous me désigniez la moitié d’entre vous qui va rester sur place et la moitié d’entre vous qui partira ailleurs. Parce que pendant que vous faites les travaux de construction de la nouvelle Halle, vous auriez immobilisé tout l’espace avec le parking au pied du Bellifontain. Le vendredi et le mardi ceux qui sont à cet endroit là, ils disparaissent. Et on va les mettre où ? Sur l’ancienne Halle peut être pour les garder sur la Place ? Et ensuite, pendant qu’on détruisait l’ancienne Halle il aurait fallu immobiliser la moitié de la Place donc même problème avec la moitié des forains qui devaient déménager. Quand on leur a expliqué ça très simplement aux forains du Marché, ils ont dit « Bah non, nous on préfère être tous ensemble, on va à Boufflers. » Ca ne vous plaît car vous préfèreriez que rien ne se fasse pour rester tranquille. Mais on préfère les garder tous ensemble pour garder une cohérence et une attractivité plutôt que d’être à la fois dans les gravats, c’est ce que le poissonnier a commencé à dire « Je vais cohabiter avec un chantier, avec des camions qui vont aller et venir. ». Ce système de faire croire qu’on pouvait construire la Halle pendant qu’on aurait pas détruit là et ensuite détruire là pendant qu’on aurait construit là, ça ne tient pas la route 5mn. Même eux ils ont réussi à le comprendre alors M. Thoma qui êtes si intelligent, qui avait fait de Grandes Ecoles…

M. Thoma : C’était notre programme M. le Maire, il n’était peut être pas si intelligent mais c’était notre programme.

M. Valletoux : Non ça n’était pas notre programme. La réflexion initiale était de ne pas détruire la Halle et je vous rappelle que c’est le programme de concertation qu’on a fait avec le cabinet d’architecte et de dialogue avec les Bellifontains qui nous ont amené à évoluer. Et tant mieux.

M. Thoma : Je vous enverrai l’article de presse de la réunion publique à ce sujet là de 2009.

M. Valletoux : Qu’on ait envisagé le scénario je suis d’accord. Je me souviens très bien de la réunion avec les commerçants forains, on leur a expliqué, voilà, on va avoir tant de temps pour construire la nouvelle Halle, tant de temps qu’on immobilise le Marché, est ce qu’il y en a la moitié de vous qui acceptez de partir et l’autre moitié qui acceptez de rester. Déjà non. On a étudié tous les scénarios possibles. Donc effectivement j’ai peut être dit que c’était un scénario possible. Il y a des choses qui sont faisables, il y a des choses qui sont possibles et il y a des choses qui sont intenables et ça en l’occurrence ça l’était. Vous vous accrochez à ça c’est votre problème. On vous laisse 5mn pour réfléchir pour ceux qui en ont besoin. A -10 je reprendrai la séance pour le vote, sans prise de parole car je crois que tout le monde s’est exprimé sur le sujet. Merci.