Comment la Mairie tente de justifier l’utilisation de méthodes inacceptables..

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Halle 6

Cher tous,

Pour justifier son coup de force, la Municipalité a publié un communiqué hier dans la journée. Des propos incroyables qui confirment le « Je démolis quand je veux » lâché par le Maire dans le Parisien du 6 mars.

Explication de texte commentée (en rouge) :

La démolition de la Halle du Marché est suspendue

Le Ministère de la Culture a décidé dans l’urgence, hier soir à 21h15, de lancer une procédure d’examen en vue du classement comme Monument historique de la Halle du Marché de Fontainebleau. / Le Ministère de la Culture était informé depuis plusieurs mois de la situation bellifontaine, une procédure d’examen en vue du classement ne se préparant pas du jour au lendemain, comme l’explique d’ailleurs très bien cet article de la Tribune de l’Art. La Municipalité a voulu faire un coup de force ; le Ministère de la Culture a simplement rendu la pareille, en remettant les points sur les i… C’est avant tout une question de respect de la parole publique : la Mairie annonçait encore dans des tracts reçus lundi par les Bellifontains une démolition pour cet été, voire septembre, et le mardi les bulldozers sont envoyés sur place accompagnés de la police sans prévenir personne. /

Informé de cette procédure, le maire a dû ordonner l’arrêt du chantier de démolition.

Il faut rappeler que le chantier de démolition entrepris hier était en tous points légal. Le permis de construire a été validé en bonne et due forme / l’erreur sémantique est révélatrice. Il s’agissait d’un permis de démolir et non de construire. Cette erreur en dit long sur la psychologie de la Municipalité… Le permis de démolir a été déposé par l’adjoint à l’urbanisme Jean-Christophe Laprée et signé par le Maire : heureusement qu’au sein de la majorité les élus sont d’accord ! Le Conseil Municipal qui aurait du voter le dépôt de ce permis de démolir et en valider l’exécution n’a jamais été saisi. La validation ne s’est donc pas faite en bonne et due forme ! / , ayant notamment reçu l’avis favorable de l’architecte des Bâtiments de France. Le Tribunal administratif saisi en référé a confirmé la légalité de la démarche initiée par la Ville / Un raccourci bien hasardeux et inexact. Le juge a estimé que l’urgence à se prononcer sur un des recours (de l’association nationale de défense du patrimoine SPPEF) n’existait pas puisque la Ville ne devait détruire que cet été ! Il y a ainsi 4 recours en attente de jugement au fond. Ils ne sont certes pas suspensifs, c’est à dire que la Ville peut entamer la démolition, mais existent bel et bien et seront jugés avant l’été, conformément au calendrier présenté par la Ville de Fontainebleau au Tribunal Administratif. / . Dans ces conditions, la décision d’accélérer le calendrier du chantier a été prise pour faire cesser l’acharnement procédural de quelques-uns. / Les requérants seront heureux d’apprendre qu’ils sont d’ignobles procéduriers : les habitants de l’immeuble Le Bellifontain, le collectif associant les commerçants de la Ville et les forains, le CDAS Avon et la SPPEF. /

Aussi, on est en droit de se demander pourquoi il a fallu attendre que les engins soient sur place, avec tous les frais que cela implique, pour que le Ministère de la Culture décide de lancer cette procédure. / On se demande plutôt quelles informations avaient la Municipalité pour se précipiter dans la démolition… Il est probable que craignant cette procédure d’instance de classement, la Ville ait décidé de s’asseoir sur le droit et la morale pour déclencher les travaux.Quant aux frais, cette méthode à la hussarde a du coûté aux contribuables bellifontains plusieurs dizaines de milliers d’euros. C’est bien la Municipalité qui en porte la responsabilité, pas le Ministère de la Culture qui avait alerté, par la voix de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Ville de Fontainebleau. /

Les Bellifontains doivent savoir qu’un classement de la Halle aura de lourdes conséquences à très long terme pour Fontainebleau / Pas la peine d’apeurer les foules, le classement est loin d’être l’issue probable de la procédure et cela prendra plusieurs années quoi qu’il en soit / . Notamment, l’extension du parking souterrain prévue dans notre projet sera rendue impossible, sauf à ce que le Ministère de la Culture finance les millions d’euros supplémentaires nécessaires pour cela, ce qui bien évidemment ne sera pas le cas. / Comme nous l’avions signalé lors du Conseil Municipal du 17 décembre, le creusement « en taupe » d’un parking souterrain représente un surcoût de l’ordre de 10% sur les travaux d’extension du parking, sans qu’il soit pour autant nécessaire de casser la Place au dessus. C’est l’option que nous privilégions. La Municipalité avait balayé cette alternative sans autre forme de procès. Il est certain que l’équilibre économique de la délégation de service public du stationnement s’en trouve profondément modifié… Décider de remercier Vinci avec toutes les conséquences financières que cela engendre pour ne pas réaliser l’extension du parking sous la Place serait une double faute politique de la Municipalité. /

Le débat qui s’ouvre avant classement définitif permettra aux Bellifontains de dire eux-mêmes s’ils veulent où non que celle halle reste ad vitam aeternam, en lieu et place d’un vrai cœur de ville libéré des voitures. / Rien n’empêche d’enlever les voitures de la Place. Avec l’extension du parking Boufflers, le gain global de places restera important. Des aménagements peuvent être menés sur la Place, de concert avec une rénovation de la Halle, et accessoirement une économie de 2,5M€ sur une nouvelle Halle, à condition que la Municipalité ait effectivement eut pour intention d’en reconstruire une (aucun permis de construire n’était déposé en ce sens). /

Après 4 ans de recours contre le projet de nouvel hôpital, 10 ans de recours contre le cinéma de centre-ville, une multiplication de procès contre le cinéma au Bréau / à ma connaissance, il n’y a aucun procès en cours à ce sujet… / , des recours contre l’implantation de 200 emplois par les entreprises Picard et Coréal, les Bellifontains doivent savoir que le blocage du projet de la Place de la République est une nouvelle tragédie pour Fontainebleau.

/ Une phrase a disparu du Communiqué sur le site de la Ville alors qu’elle y figurait initialement  /

Nous ne baisserons pas les bras. Nous refusons de laisser notre ville prise en otage par ces blocages systématiques toujours orchestrés par la même poignée d’activistes. / Les commerçants forains vont être contents de se voir traiter d’activistes, tout comme le Ministère de la Culture et les services de l’Etat… /

 

Conclusion : La majorité municipale ne se remet pas en cause sur sa méthode et s’enfonce dans ses erreurs. C’est la faute des autres… Nous sommes quand même abasourdis par ce manque de discernement, de lucidité et inquiet pour le bon exercice de la gestion de la Ville. Avoir outrepassé toutes les règles, tant morales que juridiques, ne donne même pas lieu à l’expression de regrets ou d’excuses. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Cela est très préoccupant pour la vie démocratique bellifontaine. Que l’on soit pour ou contre la destruction de cette Halle, rien ne justifie l’emploi de méthodes brutales et choquantes lorsque la vie économique du centre-ville est en jeu.