Quels résultats du sommet européen ?

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Cher tous,

Jeudi dernier avait lieu certainement l’un des moments les plus importants que l’UE ait connu. Il s’agissait de s’accorder sur les modalités d’un nouveau plan de sauvetage à la Grèce pour éviter un défaut généralisé de la dette du pays…

Il convient – avant même de regarder plus en détail les décisions actées – de saluer l’activisme et l’engagement total du président de la République française pour obtenir un accord : réunion organisée la veille pendant plus de 7h avec la chancelière allemande Angela Merkel, lobbying auprès des autres pays européens etc. En somme, de vraies capacités de leadership indispensables en période trouble.

Alors, l’accord pris jeudi sauvera-t-il l’euro et évitera-t-il les banqueroutes ? C’est difficile à dire mais mon enthousiasme est bien plus modéré que celui des médias. Dès vendredi matin, le Financial Times – à contrecourant des autres journaux – annonçait que la Grèce serait certainement mise en défaut partiel par les agences de notation… annonce confirmée par Fitch quelques heures plus tard.

Pour bien comprendre, revenons sur les mécanismes globaux mis en place (tous les détails ne sont pas encore connus) : le Fonds Européen de Stabilité Financière (prêteur européen du premier plan de sauvetage) allongera la durée des prêts consentis à la Grèce et réduira le taux d’intérêt demandé pour laisser à la Grèce le « temps de souffler » et de « renouer avec la croissance, les créanciers privés seront invités à s’engager sur des prêts plus longs selon plusieurs mécanismes et de façon « volontaire » (soit un écrêtement de leur prêt soit un échange de bonds avec le FESF qui a la note AAA sur les marchés). Bref, tout le monde met la main au portefeuille pour transformer un prêt court-terme à la Grèce en prêt « long-terme » et donc lui éviter ainsi des problèmes de trésorerie.

Les principaux enseignements de ce sommet sont, à mon sens, les suivants :

– la dette devient, après l’agriculture, la seconde vraie politique européenne. Le FESF équivaut, grosso modo, à un fonds européen d’emprunt. Ce n’est quand même pas pour me réjouir de voir l’Europe jouer la pyramide de Ponzi : on s’endette pour rembourser la dette…

– aucun autre pays ne sera aidé par la Grèce : l’Europe n’en a pas les moyens. Rien ne dit cependant que les marchés ne considéreront pas le Portugal dans une situation intenable rapidement (même si ce pays bénéficie aussi d’une rallonge d’échéance de ses prêts)

A titre personnel, je crois que le système financier actuel, reposant sur de forts taux de croissance attendus et des ratios d’endettement élevés, est dépassé ; reculer les échéances en maintenant sous perfusion un système qui n’a pas fait ses preuves (et qui même risque de détruire toutes les choses positives qu’il avait pu favoriser) est dangereux et le réveil sera d’autant plus dur… En espérant me tromper sur ce qui précède.

1 COMMENTAIRE

  1. Cédric a analysé avec justesse les résultats du sommet de sauvetage de l’EURO. Comme lui je ne suis pas impressionné par le mécanisme mis en place. Les pays doivent savoir que comme les particuliers ils doivent rembourser leurs emprunts. Les théories qui consistent à laisser croire que l’on peut augmenter les dépenses sans augmenter d’autant les recettes sont fausses et lorsqu’elles sont appliquées conduisent à de graves difficultés. Ce n’est que dans de très rares cas, qu’il est conseillé d’accroitre temporairement l’endettement.

    Un homme politique responsable doit toujours proposer en face d’une dépense nouvelle, une recette nouvelle. C’est à ce prix qu’il sera crédible et que les électeurs pourront choisir en toute transparence.

    C’est cet équilibre recettes-dépenses que nous maintenons depuis plus de 5 ans qui permet à Fontainebleau d’être en bonne santé financière.

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