Site icon Cédric Thoma – conseiller municipal de Fontainebleau

Lettre aux Bellifontains – Eté-automne 2023

Edito

Chères Bellifontaines, Chers Bellifontains,

Il y a plus de trois ans, vous nous avez accordé votre confiance pour vous représenter au Conseil Municipal de Fontainebleau et porter une autre vision pour notre Ville.

« Une Ville plus durable, une ville plus humaine, une ville plus créative. »

Être élu minoritaire est une mission difficile et, avouons-le, souvent ingrate lorsque, comme à Fontainebleau, le groupe majoritaire s’efforce de nous tenir à l’écart des décisions prises. C’est regrettable mais cela ne nous empêche pas de tenir notre ligne de conduite : proposer, commenter et alerter. Précisons-le pour ceux qui s’interrogent : les élus minoritaires ne touchent aucune indemnité et, à titre d’exemple, l’impression de ce bulletin se fait à nos frais.

Proposer, c’est tenter de faire passer certaines des idées que nous avions inscrites dans notre programme électoral. Nous y parvenons parfois et c’est toujours une satisfaction. Des composteurs de quartier ont par exemple été installés. Sur d’autres sujets, la réussite n’est que partielle : la police municipale travaille maintenant parfois en soirée mais c’est beaucoup trop ponctuel par rapport au besoin de véritables « rondes en soirée jusqu’à 2h » dans tous les quartiers que nous continuons à défendre pour assurer une présence, une visibilité et intervenir si besoin.

Commenter, c’est suggérer des améliorations aux dossiers qui nous sont soumis. Là encore, nos avis sont trop souvent écartés sans être étudiés. C’est le cas de la Place de l’Etape, où nous avions suggéré d’avoir un plateau surélevé entièrement pavé pour faciliter les traversées piétons ainsi qu’une piste cyclable dédiée. Nous aurions aussi pu faire l’économie de la (très) coûteuse « fontaine » à 120 000€ !  

Alerter, c’est informer la population de choix que nous estimons mauvais pour l’avenir de notre Ville. La bétonisation en cours fait partie de nos préoccupations. Les règles d’urbanisme (PLU) sont laxistes et permettent la réalisation d’immeubles toujours plus hauts et plus denses que la majorité municipale valide. La résidence étudiante Lagorsse en forme de bunker est un contre-exemple absolu de ce qu’il faut faire. Pourtant, l’ancien comme le nouveau Maire persistent avec la validation de 1000 logements supplémentaires d’ici 2030 (dont a minima 600 neufs) d’ici 2030 dans le cadre du Plan Local de l’Habitat ou encore le vote de 675 logements sociaux supplémentaires d’ici 2030 par le biais d’une convention avec les Foyers de Seine et Marne. Il faut d’urgence stopper le tout béton.

Nous aimons Fontainebleau. Nous voulons ce qu’il y a de mieux pour notre Ville. Et il y a tant à faire. C’est dans cet état d’esprit que nous poursuivons notre mission. Vos messages d’encouragement nous sont précieux. Continuez à nous écrire à lesbellifontainsaucoeur@gmail.com et à vous inscrire à notre lettre d’information électronique pour nous faire part de vos idées et préoccupations.

Bien fidèlement, Cédric Thoma

Affaire « Parkings VINCI » : Fontainebleau condamnée à payer 5 millions d’euros d’amende

L’affaire commence en décembre 2012 lorsque le Maire (devenu député) et son directeur de cabinet (désigné Maire à l’été 2022) décident d’évincer le gestionnaire des parkings VINCI 10 ans avant l’échéance de son contrat, sans l’indemniser. Interparking est désigné nouveau délégataire pour étendre le parking de la Place de la République contre un doublement des tarifs du stationnement (de 1€/h à 2€/h).

VINCI attaque alors la Ville pour récupérer les investissements non amortis (~2,5M€) et le manque à gagner sur les 10 années restantes du contrat (~2,5M€) que la Ville refuse de régler. Le Maire se disait alors « très serein », que VINCI serait « balayé » par les tribunaux et parlant de « très bonne affaire » pour Fontainebleau. Des années plus tard, la Ville a tout perdu : décisions intermédiaires (2018), tribunal administratif de Melun (2020) et enfin Cour d’Appel (2023). Fontainebleau doit donc régler 5M€ d’indemnités.

Le « narratif » municipal continue à dire que c’est une « bonne affaire » et que c’est presque (sans rires) une victoire. Si changer de délégataire est un choix politique (avec un doublement du prix du stationnement au passage), prendre une amende de 5 000 000€ par la même occasion est une énorme faute de gestion. Les décideurs ne seront pas les payeurs puisque l’indemnité est réglée par moitié par les contribuables bellifontains et les utilisateurs des parkings. Autant d’argent qui aurait pu servir à rénover nos voiries en piteux état ou nos bâtiments publics par exemple.

Restauration scolaire : un goût amer et une addition (très) salée

2023 a été une année chaotique pour la restauration scolaire. Des problèmes sérieux d’hygiène ont tout d’abord eu lieu avec la société CONVIVIO dès le mois de janvier 2023 : morceau de plastique, du caoutchouc ainsi que des suspicions de moisissures dans les assiettes de nos enfants. Nous avions alors appelé à arrêter d’urgence ce contrat et prendre un prestataire d’appoint, le temps de relancer un appel d’offres sérieux. La majorité municipale n’avait pas agi, se contentant d’attendre la fin du contrat au 27 juillet 2023.

Pire, l’appel d’offres finalement lancé est un fiasco ! Il y a pourtant eu du temps pour bien préparer les choses et s’assurer que plusieurs prestataires sérieux répondraient… Et bien non : il n’y a eu qu’un seul répondant, la SOGERES. Et la facture est salée puisque la SOGERES va facturer plus de 9,17€ TTC par repas à la Ville. Une hausse de 40% par rapport à la situation actuelle. En cause ? Un cahier des charges mal rédigé. Nous avons contacté trois autres prestataires bien connus qui n’avaient pas répondu : tous étaient prêts à fournir la quantité de repas demandés mais les critères et les conditions requises ne répondent pas aux standards de la restauration scolaire. La sagesse aurait voulu de déclarer infructueux ce marché public.

La conséquence immédiate ? Environ une famille sur deux, les plus « aisées », verra sa facture augmenter de 5 à 35% selon les cas et les contribuables payeront le reste.

Au total, ce sont 400 000€ supplémentaires par an qu’il faut « absorber ». C’est quasiment autant que le budget annuel du Centre de Loisirs (480 000€/an) ! Précisons qu’il y a deux ans, la Ville s’était séparée de la SOGERES estimant que la qualité n’était pas au rendez-vous. Les parents d’élèves ont d’ores et déjà demandé à retravailler un cahier des charges et a relancer un appel d’offres pour l’année 2024-2025. Sachez aussi qu’à Bois le Roi le coût pour la commune est de 6,46€ par repas ou qu’à Avon le tarif unique est de 3,30€

Urbanisme : Jusqu’où ira la bétonisation ?

Depuis plusieurs mois, nous portons un message clair : il faut cesser la bétonnisation de Fontainebleau.

Chacun a pu s’apercevoir des dommages causés à notre cadre de vie par des constructions toujours plus hautes et plus denses. Tous les quartiers de Fontainebleau sont concernés. Comment cela est-il possible ? Tout simplement car les règles d’urbanisme (PLU) – fixées par la Mairie qui les communique ensuite à l’Agglomération – le permettent. Dernier exemple en date ? Une modification en cours pour permettre une résidence étudiante (de 5 étages…) au coin de la rue Clément Matry et Lagorsse, juste à côté des constructions de logements du Domaine des Monarques. On assiste à un double discours flagrant de la majorité municipale.

D’un côté, il y a les paroles. La majorité municipale dit publiquement s’offusquer de l’objectif de 1000 logements supplémentaires d’ici 2030 prévus dans le cadre du Plan Local de l’Habitat (PLH) élaboré au niveau intercommunal. Ce plan s’imposera ensuite au PLU : valider ce plan reviendrait à confirmer la bétonnisation à venir.

De l’autre, il y a les faits. La majorité municipale a voté ce même objectif (en réduisant à 600 le nombre de constructions neuves) au Conseil Municipal de juillet ! Les faits encore. Qui a approuvé une convention avec les Foyers de Seine et Marne, en février 2022, pour construire 675 nouveaux logements sociaux à Fontainebleau d’ici 2030 ? La majorité municipale. Les faits toujours. Qui a approuvé le projet de 510 nouveaux logements aux subsistances militaires du Bréau en modifiant d’ailleurs le PLU pour augmenter le nombre d’étages ? Qui a approuvé le projet de résidence étudiante rue Lagorsse, appelé « le blockhaus » par de nombreux bellifontains ? Qui s’apprête à approuver le même genre de résidence étudiante mentionnée plus haut ? Qui a approuvé la démolition des anciens locaux du siège de Picard rue Royale pour y faire 66 logements sociaux ? Ou la disparition des petites maisons de la Plaine de la Chambre pour doubler le nombre de logements ? La majorité municipale, encore et toujours.

Alors, arrêtons la communication politique. Pour stopper la bétonnisation, une seule mesure s’impose : revoir d’urgence le PLU pour limiter les hauteurs de construction et imposer un style architectural.

Sécurité : Les Bellifontains ont droit à la tranquillité

Le sentiment d’insécurité progresse à Fontainebleau. Ce n’est pas une nouveauté et les événements récents sont venus nous le rappeler : tirs de mortiers et une dizaine de véhicules incendiés pendant les émeutes (contre 0 en 2005..), dégradations de véhicules lorsque l’éclairage public est éteint, débordements pendant la Coupe du Monde 2022, points de deal clairement identifiés et toujours actifs. Les exemples ne manquent pas.

Le simple discours consistant à dire « C’est à la police nationale de gérer » n’est plus acceptable, alors même que la Ville n’a rien pour bâtir un nouveau commissariat : le projet annoncé lors des élections est au point mort. Des solutions existent que nous défendons depuis longtemps : des équipes nocturnes de la Police Municipale avec des rondes en soirée jusqu’à 2h du matin dans tous les quartiers, un renforcement de la vidéo-protection y compris en connectant les caméras du bailleur Foyers de Seine et Marne, plus de coopération avec les villes et villages voisins (police inter-municipale). La majorité municipale semble enfin réaliser, bien tard, l’ampleur du problème. Tant mieux. Les actes eux tardent encore à venir. 

Factuel et dénué « d’éléments de langage » si chers aux hommes politiques. Je tiens à remercier mes collègues de l’équipe « Les Bellifontains au Cœur » qui chaque jour portent nos idées au Conseil Municipal. Leur appui et leur engagement est précieux. Le vôtre l’est aussi. Car c’est ainsi que nous ferons progresser Fontainebleau.

N’hésitez pas à nous faire parvenir vos idées, vos réflexions et vos souhaits pour notre Ville !

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