Nous reproduisons ci-dessous le texte de notre tribune paru dans le bulletin municipal de mars-avril.
FONTAINEBLEAU ET LE RÉSEAU DE CHALEUR : UNE HISTOIRE DOULOUREUSE
Un réseau de chaleur est une installation distribuant à plusieurs utilisateurs clients de la chaleur produite par une ou plusieurs chaufferies, via un ensemble de canalisations de transport de chaleur. La chaleur est principalement utilisée pour le chauffage et l’eau chaude des bâtiments. C’est un système à l’échelle urbaine (par opposition au chauffage dans lequel la chaleur est produite au niveau du bâtiment utilisateur).
Lors du Conseil Municipal de février, une délibération concernait le lancement d’une procédure pour la réalisation et l’entretien d’un réseau de chaleur pour une durée de 25 ans. La majorité municipale envisage d’utiliser de nouveau les canalisations du réseau de chaleur construit pour la géothermie, à l’arrêt depuis les années 80. Il serait dorénavant chauffé au bois. Fontainebleau a une histoire douloureuse en la matière : celui construit dans les années 70 n’a fonctionné que quelques années, avant d’être abandonné (mais les tuyaux existent toujours). Depuis, la Ville a traîné la dette engendrée comme un boulet. Ce boulet prend enfin fin en 2018 avec les derniers remboursements pour éponger cette aventure désastreuse.
L’ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE DE LA NOUVELLE OPÉRATION EST (TROP) PRÉCAIRE
Pour cette nouvelle opération, l’étude de faisabilité montre les difficultés d’atteindre un équilibre économique. Il faut que plusieurs hypothèses (hasardeuses) soient remplies de manière cumulative :
– que le réseau des années 70 puisse encore fonctionner jusqu’en 2045
– qu’il soit étendu à d’autres utilisateurs qui devront quand même conserver une chaufferie individuelle en plus
– que le prix du bois n’augmente pas
– que la Ville obtienne des subventions
– que l’on s’engage pour 25 ans (!) auprès d’un opérateur qui exigera de partager le risque financier.
LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE OUI, MAIS PAS À N’IMPORTE QUEL PRIX
Engager la transition énergétique sur notre territoire est nécessaire mais se lancer dans une opération aussi risquée n’est pas la solution adéquate. Les options alternatives, comme l’utilisation de chaufferie biomasse individuelles ou l’installation de panneaux solaires sur le toit des bâtiments publics, n’ont pas été étudiées. Ce sont les solutions que nous préconisons. La majorité a fait le choix assumé de les écarter, nous le déplorons.