Ce mois-ci, dans notre lettre d’information que vous pouvez retrouver ici, Richard Duvauchelle fait le point sur les principaux dossiers de la Ville. Retrouvez son interview ci-dessous.
A l’occasion de la rentrée scolaire, Richard Duvauchelle fait le point sur les dossiers de la rentrée. Interview.
Cela fait 18 mois que vos 5 colisitiers et vous êtes élus. Comment cela se passe-t-il ?
R.D : Depuis 18 mois, nous faisons des propositions. Sur l’aménagement de la Ville, sur la proprété, sur les services aux bellifontains, sur les écoles ou sur les aînés, nous soumettons régulièrement nos propres solutions à la majorité municipale. Malgré cela, la majorité municipale ne nous écoute pas et ne prend même pas la peine de débattre de nos propositions. Cette attitude de mépris n’est pas acceptable alors que l’ensemble de l’opposition représente 55% des Bellifontains. Est-il normal que plus d’un Bellifontain sur deux ne soit représenté dans aucune des décisions de la Ville ?
Cela veut-il dire que les voix non conformes à l’avis de la majorité n’aient pas le droit de s’exprimer à Fontainebleau ?
R.D : Force est de constater que toutes les personnes en désaccord avec les choix municipaux sont inquiétées. Il ne suffit pas de manifester en tête de cortège avec une pancarte « Je suis Charlie » pour être un défendeur effectif de la liberté d’expression…
Pendant la campagne municipale, le Maire m’a assigné devant le tribunal correctionnel. Il a été débouté. Puis, à Noël 2014, c’était au tour de mon colistier Cédric Thoma d’être accusé de diffamation par la Société d’Economie Mixte (SEM) du Pays de Fontainebleau, présidée par le Maire de Fontainebleau. Avant l’été, la SEM a été déboutée.
Après les élus d’opposition, ce sont à présent les associations qui sont visées. La Présidente de FLC a été poussée à la démission en mai dernier et le Maire de Fontainebleau a annoncé en juillet qu’il allait porter plainte pour dénonciation calomnieuse « l’association pour les cinémas de centre-ville de Fontainebleau » et sa Présidente, et ce à titre personnel.
A chaque fois, ces procédures judiciaires sont payées par les contribuables pour régler des comptes personnels. Voilà une piste d’économie budgétaire sérieuse.
Parmi les choix budgétaires de la Municipalité, on nous annonce une rigueur due aux réductions des dotations de l’Etat, qu’en pensez vous ?
R.D : Tout le monde sait que l’Etat vit au dessus de ses moyens et que la France se meurt d’un trop plein de dépenses publiques. Dans ces conditions, les réductions budgétaires sont nécessaires pour l’avenir du pays, ceux de nos enfants et de nos petits enfants.
A Fontainebleau, on en a fait un argument politique pour faire passer toutes les réductions de services aux Bellifontains : suppression du feu d’artifice de la Saint-Louis, suppression des parcours culturels dans les écoles (il est à noter que les parents se sont mobilisés pour un retour partiel des parcours culturels cette année), suppression du repas des aînés, suppression de la patinoire à Noël, suppression des marchés de producteurs de pays, suppression du centre aéré le mercredi matin… La somme budgétaire de tous ces éléments représente 115 000€.
Pourtant, dans le même temps, les dépenses de la Ville continuent d’augmenter : la masse salariale a progressé de 650 000€ en 2014 et va encore augmenter de 350 000€. On constate donc que les actes sont bien loin des discours et la Chambre Régionale des Comptes l’a bien pointé dans son rapport. Et quand je vois qu’on dépense encore 26 000€ pour faire une nouvelle charte graphique, j’en déduis que nous n’avons définitivement pas le même sens des priorités.
Justement, cette nouvelle charte graphique a beaucoup fait réagir. Quel est votre avis sur le sujet ?
R.D : Lorsque cette dépense a été annoncée au Conseil Municipal en mars 2015, le contrat était déjà signé. Nous avions dénoncé une dépense aussi superflue qu’inutile, de pure « com’ ». Fin août, une fois encore sans consultation du Conseil Municipal, le résultat a été rendu public. Sur Facebook, la presse locale a demandé aux internautes leur avis sur le nouveau logo de la commune : sur les 300 commentaires de lecteurs, la quasi-unanimité critiquaient l’esthétique du nouveau logo, s’insurgeaient du montant de la dépense et se demandaient s’il était normal que l’agence de communication parisienne ayant réalisée la charte graphique soit également un prestataire de la Fédération Hospitalière de France présidée par le Maire de Fontainebleau…
Quelles sont vos priorités en cette rentrée ?
R.D : La première de nos priorités est de réussir à faire porter la voix des Bellifontains qui ne sont pas entendus. Cet été par exemple, nous avons alerté à plusieurs reprises la Municipalité sur les trafics aux abords de Magitot et les nuisances au Bréau ou aux Lilas. Il aura fallu une pétition des riverains, des courriers au Préfet et au Ministre de l’Intérieur ainsi qu’une plainte déposée au Commissariat par ces mêmes riverains pour que les choses bougent. Communiquer dans les médias et dans le journal de la Ville sur le sujet c’est bien mais réagir sur le terrain et aider les riverains lorsqu’ils en ont besoin c’est mieux !
Pour mieux répondre aux sollicitations que nous recevons, nous avons officiellement demandé au Maire de pouvoir disposer, comme la majorité municipale, d’un stand sur le Marché de Fontainebleau et d’espace d’expression supplémentaires dans les nombreux outils de communication de la Ville. Nous n’avons pour l’instant aucune réponse.
Le cinéma de la Halle de Villars va ouvrir prochainement. Quelle est votre opinion sur le sujet ?
R.D : Je reste persuadé qu’étendre le cinéma en dehors du centre-ville est une erreur majeure pour la Ville. L’exemple de nombreuses villes nous apprend qu’entre un multiplexe et un cinéma de centre-ville, c’est toujours ce dernier qui meurt. C’est exactement ce qui vient de se passer à Sens. J’espère que Fontainebleau ne suivra pas le même chemin.
J’attends toujours que la rénovation du cinéma de centre-ville soit engagée, comme cela avait été promis pendant les élections municipales.
Je suis aussi inquiet de l’équilibre économique du cinéma au Bréau. Aux dernières nouvelles, aucun restaurateur n’a souhaité s’installer là bas. C’est un manque à gagner considérable pour la SCI Halle de Villars, dont l’actionnaire majoritaire est le contribuable ! La Communauté de Communes a d’ailleurs accordé une garantie financière de 50% sur les 5 800 000€ du projet. En clair, si le multiplexe ne fonctionne pas, les contribuables paieront.
Etendre le cinéma hors du centre-ville est un contresens historique. A Dijon, les riverains se battent pour maintenir leur cinéma en centre-ville et éviter une extension en périphérie…
Pour conclure cet entretien, je souhaite dire que je reste extrêment attentif et concerné par le futur de Fontainebleau et pour ce faire ne manquerai pas, à chaque fois que cela est nécessaire, d’exercer avec mon groupe municipal ce droit légitime d’expression et d’information que nous devons à tous les bellifontains.