Cher tous,
Jeudi soir, lors du Conseil Communautaire, le maire sortant a fait adopter une subvention de 600 000€ au projet de multiplexe au Bréau au titre de la Loi Sueur. Un cadeau de Noël totalement injustifié au regard du caractère déjà 100% public du projet !
Rappelons quelques faits :
1/ l’opération cinémas au Bréau est totalement garantie par les finances publiques : un montage juridique alambiqué a été élaboré pour porter ce projet de multiplexe. La SEM du Pays de Fontainebleau, récemment épinglée pour ses problèmes de gestion et de gouvernance, présidée par le maire sortant de Fontainebleau et à capitaux majoritairement publics (l’actionnaire majoritaire est la Communauté de Communes), a créée une Société Civile Immobilière avec la société Ermitage. La SEM possède 62,5% du capital et l’Ermitage 37,5%. La SCI créée est gérée par le 1er ajdoint au maire de Fontainebleau, Jean-Alec Ducros. La SCI est donc une structure publique dans ses décisions et dans l’apport de capitaux. Pourtant, d’un point de vue légale, elle se comporte comme une société privée !
2/ La SCI ne possède que 800 000€ de capital dont 500 000€ versés par la SEM. Pour réaliser le projet, elle doit donc emprunter. Qui est caution de l’emprunt ? La Communauté de Communes bien entendu ! Une garantie d’emprunt de 5 800 000€ a été accordée par le maire sortant à la SCI. En clair, si le projet ne fonctionne pas, les finances publiques épongeront… une nouvelle ardoise dont le montant est supérieur à ce qui nous reste à payer de géothermie à titre de comparaison.
3/ La Ville de Fontainebleau a cédé à un prix faible (800 000€) la Halle de Villars à la SCI. La Halle de Villars contenant tout le matériel des services techniques, ainsi qu’une partie des collections de la Ville et de l’Eglise, un déménagement est nécessaire. Pour cela, la Ville va aménager la Halle aux Glières, située sur l’ex-terrain de l’hôpital (et toujours propriété de l’hôpital), pour 200 000€. Encore une dépense des contribuables Bellifontains…
Récapitulons :
Entre la garantie d’emprunt, la subvention directe et l’aménagement d’une nouvelle Halle pour déménager le matériel des services, le montant pour les finances publiques s’élève à 6 600 000€ ! Un chiffre colossal pour un projet qui aboutira à la fermeture à terme de l’Ermitage. Jean Christophe Laprée, porteur initial du projet, l’a bien compris puisqu’il a voté contre la cession de la Halle de Villars et contre la subvention directe au titre de la Loi Sueur.
Le maire sortant présente le multiplexe comme un « deuxième cinéma » à Fontainebleau. Elément de langage qui ne trompe personne. Dans les prévisions même des exploitants devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial, les exploitants tablent sur un maximum d’entrée à terme et au mieux pour l’Ermitage de 70 000 à 80 000 entrées par an, soit une division par 3 des spectateurs. L’Ermitage ne conservera que les films en fin de vie, l’art et essai et la VO. Dans ces conditions, aucun exploitant ne pourra tenir deux sites.
Dans des opérations totalement identiques, Montereau et Melun ont perdu leur cinéma de centre-ville en respectivement 18 mois et 2 ans. A Fontainebleau, ce sera exactement la même chose. D’ailleurs, dans leurs plans d’architecte, les exploitants ont d’ores et déjà prévu des possibilités d’extension du multiplexe avec 3 salles supplémentaires.
Résumons : 6 600 000€ d’argent public pour un projet qui verra la fermeture à moyen terme du cinéma de centre-ville et toute l’activité économique que cela génère. Un véritable cadeau de Noël du maire sortant aux Bellifontains. Espérons que le prochain Noël se fera avec une autre majorité municipale qui défendra le maitien et l’extension des cinémas en centre-ville. Nous avons déjà démontré la crédibilité d’un tel projet.