Quand la campagne présidentielle s’empare de la scène médiatique…

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Cher tous,

Tous les cinq ans, la France se met à vibrer pour les élections présidentielles… Pendant quelques mois, l’élection alimente toutes les conversations, tous les débats, tous les cafés du matin. Voter pour un homme ou une femme pour être chef de l’Etat pendant les cinq années à venir suscite un intérêt qui est quand même extraordinaire par rapport à la place de l’Etat dans le schéma institutionnel actuel. Certes, l’Etat ce sont des compétences comme la Défense, l’Education Nationale, l’Intérieur, néanmoins c’est bien davantage la majorité parlementaire qui importe ! En écoutant les médias, on a l’impression que le président est omniscient et omnipotent. Si tout va mal, c’est à cause de lui, si telle réforme n’a pas encore été menée c’est sa responsabilité. Bref, la présidentielle nourrit dans l’imaginaire collectif des attentes totalement disproportionnées par rapport à son pouvoir réel. Il est bien entendu très positif que l’élection présidentielle soit celle qui passionne et fasse voter le plus les français, pour autant il faut rester lucide sur le rôle du président de la République..

Cette élection risque quoi qu’il arrive d’être intéressante sous de nombreux aspects (en laissant de côté les polémiques inutiles et douteuses qui ne grandissent personne et favorisent uniquement les extrêmes) : c’est certainement la première fois depuis l’après-guerre qu’un candidat se voit poser comme première question après chaque annonce de mesure « Et ça, vous le financez comment ? ». La question des financements qui n’a jamais été au centre des débats auparavant – on se souvient tous de la célèbre formule atemporelle « L’intendance suivra ! » – devient, en cette période de crise sans précédent depuis 1929, centrale.

Le candidat qui sera élu ou réélu devra montrer toute la crédibilité de son programme pour à la fois dépenser moins, mieux redistribuer les recettes fiscales disponibles (quitte à les augmenter), augmenter la compétitivité de nos entreprises pour préserver les emplois – notamment industriels – sur le territoire français. La tâche est ardue et nécessitera pour les cinq années à venir la mise en oeuvre de réformes structurelles. Si la France a mené ces cinq dernières années des réformes importantes – sur l’autonomie des universités, sur le service minimum dans les transports ferroviaires, sur les retraites – il faudra alors encore plus loin : repenser notre modèle social, réapprendre à dire aux gens « Il nous faut travailler davantage », restaurer l’attractivité et la compétitivité des entreprises françaises face aux délocalisations.

Sur ce dernier point, on cite souvent les exemples chinois ou asiatiques au sens large ; il ne faut pour autant pas occulter les délocalisations intra zone euro. Lorsque l’Allemagne a pratiqué la modération salariale tout en transférant sa protection sociale sur la consommation (manière de faire payer l’ensemble des produits et non uniquement les entreprises nationales) alors que la France passait aux 35h, l’Allemagne a accru sa compétitivité (en termes de prix et / ou de qualité) entraînant des délocalisations de l’autre côté du Rhin. Là où la dévaluation monétaire permettait auparavant de corriger les déficits commerciaux (la monnaie nationale valant moins, les exportations sont favorisées et les importations diminuées), la zone euro a modifié cette équilibre (qui se fait maintenant au niveau zone euro et pas au niveau national) : l’Allemagne engrange des excédents commerciaux compensés par des déficits commerciaux français et d’Europe du Sud.

A l’heure où j’écris l’écart dans les sondages se resserre : les français imputent à Nicolas Sarkozy la responsabilité de la crise (alors même que la France la subit comme tous les autres pays) mais ne désirent pas le retour de la gauche (1/3 des français pensent qu’avec F Hollande la situation s’améliorerait, 1/3 qu’elle se dégraderait et 1/3 ni l’un ni l’autre…). Nicolas Sarkozy est à 27% au premier tour, F Hollande à 28%, contre des écarts supérieurs à 12% il y a quelques semaines. Mon coeur penche naturellement vers ma famille politique et la réélection de Nicolas Sarkozy.

Les français trancheront ; d’ici là, les médias auront à exposer le moins subjectivement possible le bilan et le projet du président sortant comme de ses adversaires.

A suivre…