LE MONDE
Une critique à Barack Obama pour faire oublier une photo de famille décevante à Manaus (Brésil). Nicolas Sarkozy s’est retrouvé bien seul avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, jeudi 26 novembre, au sommet des huit pays de l’Amazonie, censé marquer leur ralliement à la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique.
Le seul autre chef d’Etat à avoir fait le déplacement était le président du Guyana, Bharrat Jagdeo, peuplé de 800 000 habitants. Le Vénézuélien Hugo Chavez a déclaré forfait à la dernià¨re minute, pour cause de rencontre avec le Palestinien Mahmoud Abbas. Son rival colombien Alvaro Uribe était souffrant tandis que les présidents des pays andins (Bolivie, Pérou, Equateur) n’avaient pas fait le déplacement.
M. Sarkozy s’en est pris à la venue annoncée du président américain au sommet de Copenhague le 9 décembre, juste avant de recevoir son prix Nobel de la paix, alors que les chefs d’Etat et de gouvernement n’y sont conviés qu’à partir des 17 et 18 décembre. « Je ne voudrais pas qu’on soit discourtois avec le premier ministre danois qui a organisé la conférence », a lancé M. Sarkozy.
Le président franà§ais a toutefois salué le « courage » de M. Obama qui a fixé des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, précédant la Chine. « Qui aurait pu imaginer que Copenhague soit un succà¨s avec la premià¨re puissance économique du monde qui ne prendrait aucun engagement chiffré et avec ce géant extraordinaire qu’est la Chine qui n’en prendrait pas davantage ? », s’est-il interrogé.
L’INDE ATTENDUE
Au lieu de juger qu’il s’est fait voler la vedette par les deux plus gros pollueurs de la planà¨te, M. Sarkozy est convaincu qu’il a enclenché une dynamique positive en présentant son initiative commune avec M. Lula à l’Elysée le 14 novembre.
Si l’Inde, l’un des derniers grands pays à ne pas avoir abattu ses cartes, fait à son tour un geste, M. Sarkozy s’en attribuera une partie du mérite.
Vendredi, il doit justement déjeuner avec le premier ministre indien Manmohan Singh en marge du sommet du Commonwealth à Trinidad-et-Tobago et rencontrer le président sud-africain Jacob Zuma. Une premià¨re pour un président franà§ais, qui arrivera trop tard pour écouter le discours de la Reine Elizabeth mais s’exprimera devant les 53 chefs d’Etat et de gouvernement réunis en séance plénià¨re.
Il n’empàªche : la réunion de Manaus n’a pas produit d’avancée spectaculaire. Le chef de l’Etat a donc vanté les mérites de sa diplomatie régionale. C’est la premià¨re fois que la France, souvent accusée, à cause de la Guyane, d’àªtre une ancienne puissance coloniale, est invitée à un sommet de ce genre.
Sur le fond, les Etats d’Amazonie ont « salué les initiatives des gouvernements du Brésil et de la France dans la recherche de solutions définitives qui vont au-delà des négociations en cours » sur le changement climatique.
D’ici à Copenhague, M. Sarkozy espà¨re rallier les autres grands bassins forestiers de la planà¨te. Il compte recevoir le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono le 14 décembre à Paris et les dirigeants des pays du bassin du Congo le 16 décembre. Selon lui, un cinquià¨me des aides aux pays du sud, décidées à Copenhague, devra àªtre consacré à la foràªt.
Les résultats du « sommet » sont décevants : une simple déclaration politique aprà¨s des semaines de mobilisation médiatique .
Je veux simplement à ce stade, rapprocher le comportement de certains pays sur cette question de la solidarité « climatique » de celui de ces màªmes pays, l’an dernier à l’occasion de l’expression de l’autre crise : celle du capitalisme financier.
Ils n’ont pas hésité à mobiliser des milliards de dollars ou d’euros pour venir en aide aux banques !
Je sais, c’est peut-àªtre un peu démagogique ! C’est ma premià¨re réaction voilà tout. Je suis aussi déà§u du comportement d’OBAMA, et de l’absence de l’Europe. Notre président Sarkozy a évidemment trouvé plus fort que lui avec la Chine et l’Inde .
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