Cher tous,
Les derniers jours a eu lieu une polémique sans fin, à droite comme à gauche, sur l’élection de Jean Sarkozy à la tàªte de l’EPAD. Cette polémique, nombre d’élus locaux l’ont ressentie sur le terrain. Les militants et sympathisants exprimaient souvent leur désarroi face à une situation rappelant des dérives « népotiques ». S’il est vrai que Jean Sarkozy possà¨de de nombreuses qualités (pour le connaâtre un peu, il est effectivement brillant), une telle exposition paraissait démesurée au regard de son à¢ge et de son expérience professionnelle. Pourtant, cette polémique aura au moins eu le mérite de soulever un tabou : l’à¢ge en politique.
Je tiens à rappeler que le pourcentage de personnes entre 18 et 25 ans candidates à l’élection municipale de 2008 est de 5,7 %, 2,7% pour la cantonale (pour 0,1% d’élus) ; ceci prouve que la jeunesse n’est pas attendue en politique et qu’elle doit faire ses preuves peu importe si elle est « brillante » ou non. C’est bien dommageable. Nous sommes un des seuls pays d’Europe où l’on fait si peu confiance aux jeunes : cela se ressent d’ailleurs en entreprise au regard du taux de chà´meur exacerbé chez les jeunes (prà¨s de 15% en février 2009 !). C’est un vrai problà¨me sociétal à laquelle la France se doit de répondre. Cette triste réalité s’illustre en politique comme ailleurs…
Pour complément d’info, voici l’article du Point.fr sur le retrait de Jean Sarkozy :
L’annonce du renoncement de Jean Sarkozy, au poste de président de l’Epad, jeudi soir sur France 2, suscite d’abondants commentaires à droite comme à gauche.
Dans les rangs de la majorité, on se félicite de la décision du fils du chef de l’à?tat :
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux , parrain de Jean Sarkozy, estime que « c’est une décision courageuse, d’apaisement et c’est une démarche personnelle qui l’honore. » Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre , pense de son cà´té « que les millions de Franà§ais qui l’ont écouté » ont maintenant compris « pour quelle raison la majorité UMP-Nouveau Centre du département était derrià¨re lui et considà¨re qu’il a parfaitement la légitimité, la maturité, il en a fait la preuve ce soir, pour àªtre candidat. »
Dominique Paillé, le porte-parole adjoint de l’UMP, salue « son courage, son abnégation ». « Je suis convaincu que les Franà§ais qui doutaient de sa valeur personnelle ont pu vérifier ce soir à travers ses propos son sens de l’intéràªt général, sa stature et son talent. » Quant au secrétaire d’à?tat au Logement et à l’Urbanisme, Benoist Apparu, ministre de tutelle de l’Epad, il souligne que « c’est une décision courageuse qui fait preuve d’une grande maturité politique. »
Le vice-président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, Thierry Solà¨re , proche de Jean Sarkozy, déclare que celui-ci « a fait preuve de maturité et de sa capacité à écouter l’opinion » et « a pris ses responsabilités ». « Nous, conseillers généraux des Hauts-de-Seine avons fait confiance à Jean Sarkozy. Il est légitime, en tant qu’élu du département. Mais on a assisté depuis plus de dix jours à une campagne de dénigrement contre lui », a-t-il regretté. Le maire DVD de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin , affirme qu' »il était temps d’arràªter ce cirque qui n’avait aucun sens, ni logique ni fondement ». « Les deux dernià¨res semaines m’ont rappelé la campagne de David Martinon à Neuilly pendant les municipales de 2008 », a-t-il dit. « Comme la candidature de David Martinon, celle de Jean Sarkozy n’avait pas de sens, il n’y avait pas de projet dans les débats. »
Le député UMP de Seine-et-Marne, Yves Jégo , pense que « l’avenir donnera raison à Jean Sarkozy dont l’attitude s’est révélée d’une dignité exceptionnelle face à la meute de ceux qui s’étaient engagés dans une odieuse et incroyable chasse à l’homme qui ne visait en fait que la personne du chef de l’à?tat ».
Seule voix discordante dans ce concert de louanges, la vice-présidente UMP des Hauts-de-Seine, Isabelle Balkany , affirme « n’àªtre pas certaine qu’il faille reculer » devant « la haine ». « Je suis déà§ue parce qu’il ne sera pas le président de l’Epad et je trouve que nous nous privons d’un président formidable, d’ailleurs il en a administré la preuve hier soir, la preuve de la force de ses convictions, de son talent et de sa maturité », a-t-elle déclaré sur Europe 1. Alors qu’on lui demandait si le chef de l’à?tat risquait d’àªtre fragilisé par le renoncement de son fils, elle a répondu : « Quelque part je le crains. »
L’opposition, de son cà´té, exprime soulagement et satisfaction :
Le porte-parole du PS, Benoât Hamon , estime que « le président de la République a reculé sous la pression de l’indignation populaire ». « Le président de la République a demandé à son fils de renoncer à une fonction pour laquelle, manifestement, il n’était pas pràªt. » Cela relevait du « favoritisme évident » et « c’est bien qu’il soit revenu sur terre », a-t-il lancé.
Le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon , assure que « Nicolas Sarkozy a été trop loin. Cette fois-ci, il s’est fait prendre ». « C’est un recul sur un acte d’autorité personnelle. C’est le systà¨me d’égocratie qui a subi sa premià¨re défaite », a-t-il dit. Selon lui, « il est temps de tourner la page et de confier l’Epad à la personne la mieux qualifiée », le maire de Nanterre (PCF), Patrick Jarry.
Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles , se félicite que « Jean Sarkozy n’hérite pas de l’Epad par héritage de son pà¨re ». « à?a a fait reculer un clan », juge-t-il. « Il pourra ainsi se consacrer à travailler sa deuxià¨me année de droit. »
Pour le député Vert de Gironde, Noà«l Mamà¨re , « il était temps ». « Enfin, le président de la République a atterri (…). C’est une retraite en rà¨gle », a-t-il dit. « Les dégà¢ts commenà§aient à àªtre coton dans sa propre majorité et dans l’opinion ».
Le socialiste Henri Emmanuelli est soulagé : « Il a un accà¨s de lucidité. Médicalement parlant, c’est rassurant ». « C’est une grave erreur qu’ils étaient en train de commettre », a-t-il ajouté.
Selon le député PS Claude Bartolone, président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, il s’agit là d’un « recul stratégique ». « Il va falloir démontrer que c’est une simple posture et que c’est la politique cachée par tout ce systà¨me qu’il va falloir continuer à combattre ».
Le secrétaire national PS à la rénovation, Arnaud Montebourg , pense que « c’est un pouvoir, acculé, fragile qui renonce à commettre un acte abusif ». « C’est la preuve que les combats que nous menons dans tous les domaines peuvent conduire un gouvernement abusif à reculer ».
Le Mouvement des jeunes socialistes « se félicite de ce retrait » face « au front d’indignation républicain, qui a enfin réussi à mettre à mal le régime sarkoziste des privilà¨ges ». « Le MJS avait lancé une campagne d’adoption des jeunes en recherche d’emplois auprà¨s de Nicolas Sarkozy, et attend toujours les réponses du président de la République pour faire face aux 25 % de chà´mages chez les moins de 25 ans », souligne l’organisation.
Enfin, le collectif Sauvons les riches est ravi de la décision de Jean Sarkozy à qui il avait décerné un « diplà´me de fils à papa ». Jean Sarkozy « a pris conscience qu’il se trouvait dans l’impasse et qu’il ne devait pas suivre les pas de son pà¨re », « on a déjà sauvé quelqu’un ! » La manifestation prévue par ce collectif, vendredi à 10 heures, devant le conseil général des Hauts-de-Seine est maintenue « pour fàªter à§a ».